Richebourg Patrimoine et Nature

Pour préserver le cadre et la qualité de vie de Richebourg...

Dès le Xème siècle, les seigneurs et les abbés s'appuient sur la loi « salique » pour récupérer la manne que représentent les moulins, presque tous à eau.

A Richebourg :

Le Ru (petit ruisselet) issu de différentes sources était appelé le « Salceron » puis « le Sausseron ».
Le Salceron donnait sa force motrice à quatre moulins à eau (pour faire de la farine de blé) et à une tuilerie (à côté de l’église-à la place du parking actuel).

L’intervention des moines Bénédictins du Prieuré de Bazainville est déterminante pour notre« Ru » car ils ont donné un nouveau lit à ce ruisselet, en creusant le Sausseron, lui permettant de faire tourner des moulins à eau et d’irriguer de vastes champs de blé.

A Bazainville

C’est en 1064 que le Seigneur Geoffroy de Gometz, seigneur de Versailles et de Bazainville, fit une donation en faveur de l’abbaye des bénédictins de Marmoutiers. Il légua l’église de Bazainville, des dépendances ainsi que la moitié du moulin de Giboudet, celui-ci servant à fabriquer de la farine.
Le Prieuré de Bazainville, créé au XIème siècle fût longtemps la demeure des moines de Bazainville.

 

Puis en 1260, Sieur Pierre Raphaël légua l’autre moitié du moulin. En 1283, le moulin de Giboudet devient la maison seigneuriale de Sieur Robert de Bazainville, vassal du Comte de Montfort.

Les Moulins :

En l’an 1000, les quatre moulins du Salceron sont déjà connus.

Deux moulins se trouvaient sur le territoire de Saulx :le moulin de « Saulx Richebourg » (appelé de nos jours « moulin de Richebourg) et le moulin de Renonville.
A Bazainville, c’est le moulin de Giboudet.
A Maulette, le moulin est devenu « la ferme Benoit ».

Pour les moulins utilisant la vigueur de la rivière, le Salceron, on peut certifier que les moines du Prieuré furent très impliqués dans leur fonctionnement puisqu’ils creusèrent le lit du Salceron pour augmenter sa vigueur et alimenter les quatre moulins.

En Eure et loire, le moulin de Cherisy date de 1137 ; à ce jour, devenu une minoterie industrielle, il fournit la farine à la boulangerie de Richebourg.

Giboudet et la maladerie.

Les Templiers (1129) étaient considérés comme des moines soldats; ce sont eux qui firent appel aux Ordres Bénédictins et Cisterciens pour exploiter et gérer les nombreux biens fonciers et agricoles, issus de multiples donations des seigneurs …et les moines sont ainsi devenus maçons, tailleurs de pierres, charpentiers, paysans…

Après la dissolution de l’Ordre des Templiers (1312), les Hospitaliers-Ordre charitable (1314), se sont vu dotés de tous ces biens à gérer ; les revenus multiples permettaient d’assumer les soins aux pauvres, aux malades, aux voyageurs et aux soldats estropiés.
Ces lieux étaient, pour la plupart, des exploitations agricoles des moulins, grevés d’une servitude charitable, dont certains disposaient de chapelle. (Voir texte sur « la ferme de la Troche).

En 1547, le comté de Montfort l’Amaury et de Houdan est intégré au domaine royal.

C’est en 1556 que fût installée une maladrerie au moulin de Giboudet. (Règne de « Henri II » 1547 à 1559).
A la fin du Moyen-Age (XVème s.) la lèpre disparaît du monde occidental, certaines maladreries sont alors devenues des Maisons-dieu (Hôtel-Dieu) dont les biens et les revenus servaient toujours au soulagement des pauvres, des malades, des soldats estropiés…
La léproserie de Houdan, route d’Anet (emplacement actuel de la « croix de Saint Mathieu ») se nommait Maison d’Hospice, puis Léproserie avant de s’appeler Hôtel-Dieu ; elle ne reçut plus de malade à partir de 1560 et fût concédée à l’Ordre du Saint Esprit en 1645.
L’Hopital–Hospice de Houdan date de 1580.
D’autres lieux de santé (maisons hospitalières) ont été fusionnés avec des plus grandes structures et d’autres sont redevenus des exploitations agricoles en perdant la servitude de « lieux de charité ».

Le moulin de Giboudet :

En 1886, le moulin a été converti en une grande usine mue par les eaux du Sausseron et par une puissante machine à vapeur ; on y fabriquait de l’amidon, de la fécule, de la dextrine et du glucose ainsi que diverses farines (froment, seigle, riz, maïs..). Les produits étaient expédiés à Paris, dans toute la France et même à l’étranger.
Le moulin de Giboudet a gardé longtemps sa roue et ses meules et a été le dernier des trois moulins à fonctionner après 1900.

Réglementation et « droit d’eau » :

Les ouvrages étaient « fondés en titre », non réglementés. Tous les moulins en fonction avant la période révolutionnaire (1789) ont automatiquement « Le règlement d’eau » et sont considérés comme « fondés en titre ». 

Mme Tasse explique les difficultés rencontrées au sujet du « droit d’eau » du Moulin de Giboudet …

L’historique du moulin, fourni par l’association RPN à Mme Tasse et M.Natali, a été retenu par la DDT (Direction Départementale des Territoires) ; après de multiples démarches administratives, les nouveaux propriétaires ont enfin pu obtenir officiellement le « droit d’eau ».

Bienvenue à M.Natali et Mme Tasse, qui envisagent de restaurer la roue et de remettre en eau le moulin.

Ils vont donner une nouvelle vie au moulin de Giboudet et à notre Sausseron….

A ce jour, au Moulin de Giboudet, il y a trois résidences privées se répartissant l’habitation du moulin, les anciennes granges et les anciennes écuries.

 

Sources : « Chroniques de Richebourg » - Jacqueline Gonthier.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France « Versailles aux temps féodaux…. »

De la Léproserie à l’hôpital de Houdan ; Noëlle Rivière.