Richebourg Patrimoine et Nature

Pour préserver le cadre et la qualité de vie de Richebourg...

Les Lavoirs de Richebourg

 

Journées du patrimoine 19 et 20 septembre 2015

en partenariat avec "Il était une fois Richebourg"

 

 

Le lavoir des Honnins :

 

 Le lavoir des Honnins - Richebourg

 

On trouve la trace de ce lavoir sur l’arrêté du 19 avril 1750 (lien).

Il tient ce nom d’une parcelle proche du Sausseron (dans le cadastre Napoléonien).

Cadastre Napoléonien : Richebourg - les Honnins

 

Selon ce texte officiel, l’assemblée des habitants de Saulx-Richebourg s’était réunie devant l’église de la paroisse pour en définir ceci : (en résumé)
-La Fontaine de Saulx-Richebourg qui s’écoule dans le chemin partant de Saulx-Richebourg vers Houdan, le long du Salceron, rend ce chemin impraticable en hiver ; de plus, les habitants y lavent leur linge et à cause des limons de savon et des eaux puantes, l’eau de la fontaine est devenue imbuvable....
-Relevé des décisions prises par le Sindicq Nicolas GERMIOT :

 

Monsieur le Comte de Cossé-Brissac**, Seigneur Châtelain et haut justicier de Saulx-Richebourg (1745) se propose de changer à ses frais, le bassin d’une fontaine d’eau vive « le lavoir des Fontaines", proche de la croix du carrefour de Sault, près de l’église actuelle, pour le placer sur le bord d’une pièce de pré, dépendante de sa propriété, nommée de nos jours « le pré du moulin ».
Le surplus de l’eau sera conduit dans l’écluse du moulin de Saulx-Richebourg, pour augmenter le travail de ce moulin à leur avantage.

 

C’est ainsi que fût construit le Lavoir des Honnins (au chemin des Lavandières).

 

Selon l’arrêté du 11 juillet 1847, relatif aux Lavoirs des Fontaines de Richebourg, Monsieur le Maire, Nicolas BREANT (1846-1854) fait voter au Conseil, cinq articles qui vont réguler la vie des Lavoirs :

1° La Fontaine des Honnins est réservée aux Habitants de la commune.
2° Horaire d’ouverture de la Fontaine :
3° Réglementation des places pour les lavandières.
4° La Grande Fontaine (Lavoir des Fontaines) : autorisée pour les personnes étrangères au village.
5° Tribunal de Houdan


**M. René Hugues de Cossé-Brissac, Comte de Cossé, « Seigneur de Saulx et de Richebourg », Maitre de Camp de son régiment de cavalerie, Gouverneur de la Forteresse de Salses (Roussillon-1745), Lieutenant général des Armées du Roi Louis XV, (né en 1702 et décédé en 1754).

 

 

Faisons un peu d’etymologie:

 

« Saule » en latin se dit « SALIX » ; situé auprès des sources du Sausseron (Salceron), notre « Saulx des Fontaines » ne pouvait être que le terroir privilégié des saules; les SAULX, (ou Sault, Saux) sont très nombreux en France et désignent toujours des endroits humides plantés de saules.
M. Lucien BROSSE parle d’une légende entourant les scènes du thermalisme à l’époque romaine : « SALUS UMERITANA », nom d’une source salutaire, sanctuaire ; en latin « Salus, utis» (féminin) signifie : salut, santé, et même déesse du salut...est-ce que cette hypothèse de « eau salutaire-sanctuaire » ne pourrait pas concerner notre « Saulx » ?
Dans la préhistoire, les hommes s’installaient près des sources...
Ces différentes sources donnent naissance à un Ru (petit ruisselet) nommé anciennement le « Salceron » devenu « le Sausseron » ;
A l’ origine, Saulx paraît pouvoir être inclus dans un ensemble qui aurait été constitué par un ancien « vicus », le village actuel de Saulx, relié au site gallo-romain du Fient par un « diverticulum » (chemin de raccordement).
L’intervention des moines Bénédictins du Prieuré de Bazainville (prieuré datant du XIéme siècle), est déterminante pour notre « RU » car ils ont donné un nouveau lit à ce ruisselet, en creusant le Sausseron, lui permettant de faire tourner des moulins à eau et d’irriguer de vastes champs de blé.

 

le Salceron donnait sa force motrice à quatre moulins à eau (pour faire de la farine de blé) et à une tuilerie (à côté de l’église-à la place du parking actuel) :
Deux moulins se trouvaient sur le territoire de Saulx :

Le moulin de « Saulx Richebourg » (appelé de nos jours « moulin de Richebourg) et le moulin de Renonville.

A Bazainville, c’est le moulin de Giboudet et à Maulette, le moulin est devenu « la ferme Benoit ».

Le moulin de Giboudet fut le dernier à fonctionner après 1900, pour fabriquer de la farine d’os broyés, de l’amidon et même de l’électricité.
A 600m environ des sources, le Sausseron va se noyer dans l’important bief du Moulin de Richebourg, puis il se jette à Maulette dans la Vesgre, affluent de la rivière « l’Eure » ; il aura parcouru 4km.

 

Les sources de l’ancien lavoir communal « Lavoir des Fontaines » débutent en amont du Lavoir; d’autres sources sont enfermées dans des propriétés privées, dont les plus importantes possédaient aussi leurs viviers personnels jusqu’au siècle dernier.
Autour de ces sources, s’étendait une zone marécageuse, comme le Pré du moulin, avec sa mare et sa « morte rivière » au débit faible et inconstant (zone asséchée et drainée entre le XVIII et XXème siècle).

 

L’eau des Fontaines avait-elle des propriétés médicinales ....nul ne le sait ...mais nous sommes certain que cette eau était très appréciée dans les environs immédiats de Saulx ; on venait des villages voisins remplir des bonbonnes et de nombreuses bouteilles...à tel point qu’il y avait des embarras de circulation de carrioles à cheval devant les fontaines.

 

L’eau de la source des Fontaines a été consommée jusque dans les années 1980.
Sur Richebourg, il est recensé 7 lavoirs privés et 2 communaux ; tous sont situés dans le quartier de Saulx.

 

 

La vie et la mort de la rivière « le Sausseron.... »

 

Le Moulin de Richebourg était appelé aussi «Grand Moulin» de par les dimensions de sa roue :
-16 pieds de diamètre sur 19 pouces de largeur soit 5,20m x 0.50m
La hauteur de la chute d’eau de ce moulin, 8 mètres, était la plus grande de Seine et Oise.

 

L'entrée du moulin de Richebourg - années 1900


Selon un acte notarié de 1750, le moulin possédait 2 roues et 4 meules et en 1856, un ingénieur des Ponts et Chaussées de Seine et Oise précise:
- Les Sources du Sausseron au « confluent des deux sources principales » forment la rivière de Saulx-Richebourg »
- largeur de la rivière émanant de l’usine (soit le Moulin de Richebourg) : 1m75 à 2m20.
- Déversement dans le bief du moulin, par une rigole, à 22.68m au-dessous de la vanne de décharge d’une faible source située sur le bord de la route impériale N°183 (ancien presbytère).
. Le Sausseron perd successivement (mesures prises par rapport au haut de la roue)
-10 m de hauteur au moulin de Saulx
-5 m de hauteur au moulin de Renonville (anciennement appelé d’Arnouville)
-7 m de hauteur au moulin de Giboudet.
-8 m de hauteur au moulin de Maulette,
soit + de 32 m de hauteur ; à cette époque, il était considéré comme un torrent.

 

Puis la vie de notre Sausseron s’arrêta brutalement ....
Pour alimenter Paris en eau potable, une étude du site sourcier de l’Avre est lancée en 1854 ;
- en 1890, le gouvernement vote une loi de Déclaration d’utilité publique ;
- de 1891 à 1896, construction de l’aqueduc de l’Avre.
- 1896, inauguration à St Cloud par le préfet.
C’en était terminé de l’ardeur du débit de notre « ru de Saulx ».
La nappe phréatique, traversée par les terrassements profonds de l’aqueduc, n’était plus la même, et les moulins durent s’arrêter de tourner.
Ce fût une part importante du charme et de l’activité de « Saulx les Fontaines » qui s’éteignait ainsi.

 

Travaux sur les lavoirs communaux :
Octobre 1886 : Travaux par M. Siou, maçon.
Février 1902 : Réparations au lavoir communal : travaux d’assainissement pour éviter que les matières fécales ne souillent la rivière de Richebourg.
Septembre 1936 : inspecteur de l’hygiène ; des eaux d’origine ménagère souillent le chemin des Fontaines ; faute d’argent, aucun travail ne sera exécuté.
Décembre 1942 : travaux sur une vanne pour réguler le niveau du Sausseron.
Mars 1969 : réparation de la toiture du lavoir et curage de la mare communale.
Juin 2015 : travaux de toiture (réfection).

 
Sources des extraits :
« RICHEBOURG , SON ORIGINE ET SON PASSE » -1978 - ; de R MOULIN
« Monographie de RICHEBOURG »-1899- ; de M.BELLANGER (instituteur à Richebourg)
« Chroniques de Richebourg »-2001- de Jacqueline GONTIER
« A10 lieues gallo-Romaines autour de Saulx »- M. Lucien BROSSE

 

 

 

Les Lavandières :

 

Une lavandière

 

Les lavoirs ont accueilli les lavandières et ménagères jusqu’à la fin des années 60.


Le grand lavoir des Honnins recevait jusqu’à 12 laveuses.
Le petit lavoir des Fontaines recevait 8 à 10 laveuses.
Le lavoir privé de Mme FREY pouvait recevoir 2 laveuses au prix de « un sou » par lessive.

 

 

 

Maintenant, un peu d’histoire : D’où vient le nom de notre village ?

 

« Cassini richebourg » par http://gallica.bnf.fr/ — http://cassini.seies.net/index.htm. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cassini_richebourg.jpg#/media/File:Cassini_richebourg.jpg

 

C’est au XI éme siécle que l’on trouve la trace de La famille de Richebourg, seigneurs de la paroisse de Saulx et ensuite « Richebourg de Saulx » puis « Saulx-Richebourg ».
La famille de RICHEBOURG était une des plus nobles et des plus puissantes du comté de Monfort et possédait deux chateaux-forts, Richebourg (motte féodale) et Civry la Forêt, souverains sur les paroisses de Boissets, Gressey, Orvilliers, Mulcent, Tacoignières, St Lubin la Haye et Garancières.
Au XIII siècle, Saulx avec ses « 100 feux » (500 habitants) était devenu une paroisse plutôt résidentielle ; les sources salutaires y étaient abondantes, le blé poussait dru, volailles, vaches, verger et poissons des étangs permettaient au village de vivre en autarcie, le château fort (motte féodale) restant cantonné dans sa fonction de défense.
Au XIV ème siècle, les RICHEBOURG sont chassés par les SABREVOIS qui se sont dénommés Seigneurs de « Saulx-Richebourg ».
De nombreux seigneurs se succédèrent et Richebourg se développa le long de la route de Mantes à Houdan ;
c’est en 1799, après la révolution de 1789, que la commune prit le nom de Richebourg en laissant à la paroisse de Saulx-Richebourg une rue dite rue de « la croix de Sault », en souvenir également d’une ancienne chapelle, située au niveau de la Croix de Saulx (carrefour de la rue « la croix de Saulx« et de la rue de Bazainville).

 

La Croix de Saulx 

 

Texte : Véronique LELIEVRE et sources citées - Photographies : Karine NAU-FRAMBOURT, Pascal DEGORY, Archives des Yvelines, et Gallica.bnf.fr